Lesia Khomenko (1980, Kiev) a terminé ses études à l’Académie Nationale des Beaux-arts et d’Architecture d’Ukraine et a continué de se former en tant qu’artiste en résidence au Center for Contemporary Art de la Kyiv-Mohyla Academy (2005-2006) et par le biais du programme LIA (Leipzig International Art, 2008).

Dans sa volonté de reconsidérer la peinture comme un médium, Khomenko révèle les instruments de la manipulation visuelle et formule des déclarations critiques complexes. Contrairement à l’approche traditionnelle, elle transforme souvent ses peintures en objets, en installations, en performances et en vidéos. Sa récente série de travaux se concentre sur les relations entre la circulation des images numériques et la matérialité de la peinture. En appliquant des caractéristiques numériques du matériel visuel dans son travail comme les pixels, l’effet glitch et le floutage, l’artiste mène une réflexion sur l’effet de déshumanisation de l’exposition quotidienne à du contenu sensible sur la perception de la réalité en temps de guerre.

Khomenko fait partie d’une génération d’artistes qui se sont rassemblés pour réfléchir sur un certain nombre de thèmes qui sont symptomatiques de diverses manières de l’état actuel de la société ukrainienne. Ceux-ci comprennent notamment le patrimoine soviétique, l’immigration du travail, l’occidentalisation, la stratification sociale et les images mythiques de la prospérité qui sont partagées, la demande populaire d’un certain type d’art et la responsabilité individuelle de l’artiste. Elle est cofondatrice et membre du groupe artistique R.E.P. (Revolutionary Experimental Space), fondé fin 2004 pendant la révolution orange en Ukraine. Le groupe était initialement composé de 20 artistes. Depuis 2006, les membres du groupe R.E.P. sont Ksenia Hnylytska, Nikita Kadan, Lesia Khomenko, Volodymyr Kuznetsov, Zhanna Kadyrova, Lada Nakonechna. Leur travail a commencé avec une série d’actions sous l’appellation Intervention, dont l’objectif était de réagir à la politisation de l’espace public de l’Ukraine « post-orange ». Les activités du groupe qui ont suivi se concentraient sur des projets en série sur le long terme. En 2006, le groupe a organisé un certain nombre d’expositions et en 2008, l’association curatoriale et activiste Hudrada (Comité artistique) a été fondée. Il s’agit d’une communauté d’auto-apprentissage qui repose sur la collaboration interdisciplinaire dont Nikita Kadan et Anna Zvyagintseva font également partie.