Уяви Україну – Маленькі та великі історії / Imagine Ukraine – Small and Big Stories
BOZAR, 6.5-19.06.2022
Imagine Ukraine – Petites et grandes histoires
« L'Europe fait partie intégrante de l’histoire ukrainienne, de même que l’Ukraine fait partie intégrante de l’histoire européenne », écrit Serhii Plokhii. Imaginons cet état de fait.
Cette exposition d’urgence dans la salle du Conseil de Bozar a fait partie d’un triptyque, dont les autres volets se sont déroulés au Parlement européen et au M HKA et étaient partis d’œuvres d’artistes ukrainiens appartenant à la collection de la Communauté flamande.
La perspective de Bozar est la tension entre les grands récits et les moments anecdotiques du quotidien, comme en témoigne l’enseigne de cette exposition, Little House for Giants de Nikita Kadan, dans laquelle une misérable grange est placée à côté d’une forme abstraite et constructiviste. Les Chroniques de Kadan, inspirées de photographies historiques immortalisant des actes de violence sur le territoire de l’actuelle Ukraine, n’illustrent plus cette histoire particulière, mais évoquent une prise de conscience fondamentale de la violence à l’égard des êtres humains.
La petite œuvre d’anti-icônes qu’a léguée Oksana Shachko, cofondatrice ukrainienne des FEMEN, se situe quelque part entre le spirituel et le profane et s’adresse à l’institution qui revendique cette spiritualité : l’église, un acteur clé de la guerre actuelle. En prenant pour thème l’organisation qui joue de toute évidence le rôle le plus crucial en ce moment, à savoir l’armée, Lesia Khomenko relie le regard de l’artiste à l’optique militaire, le regard du tireur embusqué au rôle des images numériques dans la guerre.
Les photographies de Sergey Bratkov montrent d’une part des jeunes femmes sûres d’elle dans la section balistique de l’école militaire ukrainienne et d’autre part, des boxeurs vidés, exténués après avoir gagné leur combat.
Depuis 2012, Anna Zvyagintseva enregistre les sons de manifestations très différentes en Ukraine. Elle les fourre dans une marmite, et crochète/aspire à une prison contre la corruption : vulnérabilité contre pouvoir autoritaire.
En 2016, la Biennale de Moscou a invité Alevtina Kakhidze, célèbre pour sa couverture de la guerre du Donbas. Elle y a réalisé des émissions d’information quotidiennes qui traitaient d’avenir, de la vie quotidienne à la biennale et de cette guerre à laquelle quasi personne ne s’intéressait.
L’image centrale du projet a été conçue par Nikolay Karabinovych.