"Il n’y a pas de tyrannie qui ne tente pas de limiter l’art, car elles voient le pouvoir de l’art. L’art peut dire au monde ce qui ne peut être partagé autrement. C’est l’art qui transmet des émotions et des sentiments." 

- Volodymyr Zelensky, Président de l'Ukraine

Otobong Nkanga

©Courtesy of the Artist
In Pursuit of Bling, 2014
Installation , variable dimensions
inkjet prints, lightbox, metal modulated structure, minerals, objects, texts, videos with sound, woven textile pieces

Exposée pour la première fois à la 8e Biennale de Berlin, l’installation In Pursuit of Bling (2014) a été précédée de trois performances avant d’adopter son dispositif actuel.

In Pursuit of Bling est la rencontre de différentes pistes de recherche sur les nombreuses métamorphoses que parcourent les ressources naturelles pendant leur transformation de matière première en produit manufacturé.

Le mica, un minerai très recherché, est le point de départ de cette installation. Le mot mica vient du latin micare qui signifie briller ou scintiller. Cette signification cadre extrêmement bien avec la connotation clinquante de bling. Sous sa forme de minerai traité, le mica peut adopter différents aspects et on l’utilise dans diverses applications. L’installation analyse ces formes et ces récits.

Au centre de l’installation se dressent deux tapisseries : l’une montre une forme qui fait penser à une pierre précieuse, transpercée par des aiguilles et l’autre, les bas des corps d’un homme et d’une femme surmontés de formes abstraites qui rappellent les paysages miniers. Autour des tapisseries sont disposés de petits présentoirs en métal sur lesquels sont posés des échantillons géologiques, des photos, des minerais tels que le mica, la malachite et le cuivre, et des textes imprimés sur de la pierre calcaire. L’installation comporte en outre deux vidéos, sur lesquelles on peut voir Nkanga présenter des objets brillants et arpenter les rues de Berlin, coiffée d’une couronne en malachite.

Ces éléments autonomes font tous référence à la relation historique entre le présent et le passé, à notre appétit insatiable de matières premières et à notre propension à les transformer en biens commerciaux, à « marchandiser » la nature.

L’installation est aussi une réflexion sur la contradiction autour du mot anglais bling. Il signifie aussi bien le faste que peuvent procurer les ressources naturelles que l’envers du décor pompeux ; le passé sombre et lourd du colonialisme et l’exploitation capitaliste incessante qui ont fait de ces ressources naturelles des objets de convoitise et des enjeux colossaux. En outre, le mot bling renvoie aussi à la fascination pour tout ce qui brille et à l’individualisme exacerbé dont il témoigne. En plus de la richesse minérale de la terre et des références à l’Histoire, l’installation incarne l’aspiration à une meilleure et plus belle version de nous-mêmes.