"Il n’y a pas de tyrannie qui ne tente pas de limiter l’art, car elles voient le pouvoir de l’art. L’art peut dire au monde ce qui ne peut être partagé autrement. C’est l’art qui transmet des émotions et des sentiments." 

- Volodymyr Zelensky, Président de l'Ukraine

ORLAN

(c)image: M HKA
L’étalon ORLAN-CORPS, remake de l’oeuvre exposée à l’ICC en 1980, 1980-2012
Objet

ORLAN fait à nouveau des mesures 'dans une certaine mesure'. Etant donné qu'elle les concrétise immodérément, les mesures ont à nouveau l'humilité qui les a rendues actives, alors qu'elles étaient encore minimes et qu'il s'agissait de tissus sur des rouleaux ou de terre sur laquelle faire pousser quelque chose. Elle rend la mesure non seulement à nouveau concrète, comme d'autres artistes l'ont déjà fait mais elle se l'approprie également. Ainsi, elle peut se mettre au travail. Elle ne choisit pas la protestation ou la plainte, elle réfléchit et agit. Sa mesure est une contre-mesure qui affine la tension relationnelle toujours implicitement présente dans la mesure en tant que ligne de rupture entre deux réalités. Etant donné qu'elle se qualifie de règle (le CORPS ORLAN), elle peut mesurer ce qui n'est jamais mesuré autrement (parce que c'est normalement du côté de la mesure de la ligne de rupture) : la puissance. Elle ne critique pas tant qu'elle place dans un rapport subalterne, elle objective le roi parce qu'elle devient elle-même l'actrice. Elle ne se mesure pas à l'institution, elle mesure l'institution à elle-même et la ramène ainsi à un chiffre impressionnant de 41 pour l'ICC, 74 pour le M HKA. Mesurer introduit une échelle et, ainsi, des écarts également mais plus encore : une tension et la possibilité de relation.