"Il n’y a pas de tyrannie qui ne tente pas de limiter l’art, car elles voient le pouvoir de l’art. L’art peut dire au monde ce qui ne peut être partagé autrement. C’est l’art qui transmet des émotions et des sentiments." 

- Volodymyr Zelensky, Président de l'Ukraine

Luc Tuymans

(c)image: M HKA/CC
The Rumour, 2002-2003
Installation , 91.56 x 516 x 6.5 cm
ink, paper, plexi, wood

Luc Tuymans a réalisé cette édition d’après l’exposition du même nom à la White Cube Gallery, à Londres, en 2001, dont le thème était le culte des pigeons voyageurs et des colombophiles. L’artiste travaille ici selon un principe qu’il applique souvent : la série. En rassemblant plusieurs images, on peut à la fois remémorer le contenu de chaque image individuelle, de même que l’association psychologique entre les sujets. Cela ne coule cependant pas de source : les associations peuvent mener à des discordances de notre pensée. La colombe peut être vue comme le symbole de la paix ou être associée à la blancheur virginale. Pendant la Révolution française, les pigeons furent abattus pour éviter la libre circulation de l’information. Aujourd’hui, nous considérons les pigeons des villes comme un fléau, qui véhicule des maladies. Sont-ils des métaphores de nous-mêmes ? Ou faut-il porter notre regard sur le portrait de l’aristocrate, personnage clé du pouvoir, qui nous toise d’un air attentiste ? Il détermine non seulement la direction de vol du pigeon, mais la manière dont les rumeurs se nichent dans la société aussi. Son regard – à l’instar de celui du pigeon – impose une obéissance. Ce personnage autoritaire (qui rappelle à la fois Giscard d’Estaing, Adenauer et Mitterrand) contraste fort avec l’autre image d’un corps tordu, penché vers l’avant. The Rumour paraît renvoyer à des visions fantomatiques d’oppression. Tuymans présente ces pensées angoissantes dans un environnement quotidien reconnaissable.