Jan Fabre
Pour cette installation, Fabre dessine et écrit sur des serpillières rayées, typiques en Belgique, avec un Bic. Les Bic-dweilen (serpillières Bic) font partie de l’imposante production Bic-Art de cet artiste. Tous les supports imaginables sont ‘couverts de Bic bleu’ : des feuillets à dessin côtoyant de grandes feuilles de dessin d’un mètre, des matelas et des sarcophages, jusqu’au château de Tivoli à Malines.
Il effectue également des performances au cours desquelles il retravaille notamment des reproductions de grands peintres avec du Bic bleu et les utilise comme décors pour des pièces de théâtre. Le Bic bleu fut longtemps le pinceau de l’artiste. L’utilisation du Bic a plusieurs connotations. Dans cette installation, le fait de tout couvrir de Bic se veut surtout un commentaire ironique sur le monde de l’art. Sur les serpillières, on découvre des dessins et des slogans tels ‘Love art live’, ‘Ik ben gedoemd tot kunst’, (je suis condamné à l’art), …Tant à travers les serpillières que dans l’utilisation du Bic, on perçoit la prédilection de l’artiste pour le matériau ordinaire, banal.
Fabre livre un commentaire sur la sacralité du monde de l’art. L’artiste décrit cette collection de serpillières comme un ‘art que l’on peut ramasser’ et relativise ainsi leur position. Il utilise le langage comme arme pour se positionner d’une part dans un certain système – dans ce cas, celui de l’histoire de l’art et de la critique d’art – mais aussi, pour miner le système en question.