"Il n’y a pas de tyrannie qui ne tente pas de limiter l’art, car elles voient le pouvoir de l’art. L’art peut dire au monde ce qui ne peut être partagé autrement. C’est l’art qui transmet des émotions et des sentiments." 

- Volodymyr Zelensky, Président de l'Ukraine

Hüseyin Bahri Alptekin

Winter Depression , 1998-2011
Installation , 48 x 90 (neon), 73 x 180 x 62 cm (diagnosis divan), dimensions varible (wallpaper)
Diagnosis divan, neon, dry fish, wallpaper

Alptekin réfléchissait en permanence aux relations entre banalité, ennui et dépression dans le monde moderne. De ses propres expériences, l’artiste a conclu qu’il valait mieux se résigner à la dépression que la combattre. Pour lui, l’espace mental de la dépression était plutôt une forme alternative de réalité et de sagesse ainsi qu’une source d’inspiration pour une bonne partie de sa pratique. Il a créé plusieurs installations à propos de la dépression, chacune incluant la présence centrale du divan du psychanalyste. La première installation faisant référence à la dépression porte le titre d’Artist in Depression. Il s’agit d’un décor plutôt clinique, composé d’un paravent d’hôpital et d’autres objets curieux tels que des gants de boxe et un rouleau de massage.

Dans Winter Depression, le divan est entouré d’une photographie agrandie d’un public de cinéma portant des lunettes 3D, une image empruntée à la couverture de l’ouvrage La société du spectacle (1967) du théoricien marxiste et artiste Guy Debord – un texte essentiel pour le mouvement situationniste. Dans ce décor, une carpe salée, séchée et inanimée, l’air las, est couchée sur un divan (ayant en fait appartenu au père d’Alptekin, lui-même médecin). L’installation représente la dépression comme symptomatique de la société actuelle.

Alptekin a un jour dit : « Je crois que la dépression est une autre façon de percevoir et de concevoir la vie. La dépression permet d’atteindre de nouveaux modes de conscience, et seul l’art est en mesure de les décoder et de les transformer en connaissance joyeuse. »