"Il n’y a pas de tyrannie qui ne tente pas de limiter l’art, car elles voient le pouvoir de l’art. L’art peut dire au monde ce qui ne peut être partagé autrement. C’est l’art qui transmet des émotions et des sentiments." 

- Volodymyr Zelensky, Président de l'Ukraine

Hüseyin Bahri Alptekin

Epreuve , 230 x 148 x 57 cm
Plastic bag with digital print

La sculpture Kara-Kum, un gigantesque sac en plastique suspendu au plafond, date de la la période qui a vu se répandre les formes les plus sauvages du capitalisme transnational après l’effondrement de l’Union soviétique. Elle s’inspire d’un vrai sac en plastique, de taille normale, que les artistes ont trouvé au marché russe d’Ankara, vendu parmi d’autres articles, comme des surplus militaires, du caviar et des jouets. Le sac en plastique renvoie à la culture de consommation en expansion – à cette époque, les articles bon marché commençaient à abonder et on diffusait librement des contrefaçons de marques renommées et de leurs logos : on contournait les réglementations en créant de « fausses » copies. Ainsi Kara-Kum peut être décrit comme un « faux original ». L’image que les artistes ont apposée sur ce sac est une variante du logo des cigarettes Camel, une marque qui utilise du tabac turc, et dont l’image d’un chameau et d’une pyramide s’inspire de représentations orientalistes habituelles. Il porte aussi la phrase étrange « disposed in Middle Asia » (disposé/déployé en Asie centrale), sans doute une erreur de traduction. Karakoum, qui signifie « sable noir », est en fait le nom d’un désert au Turkménistan. Reflétant la logique brutale du capitalisme qui s’approprie des symboles pour leur seul potentiel commercial, les artistes soulignent ici les relations délicates entre vrai et faux, produit et lieu.