"Il n’y a pas de tyrannie qui ne tente pas de limiter l’art, car elles voient le pouvoir de l’art. L’art peut dire au monde ce qui ne peut être partagé autrement. C’est l’art qui transmet des émotions et des sentiments." 

- Volodymyr Zelensky, Président de l'Ukraine

David Claerbout

(c)image: M HKA
Ruurlo, Bocurloscheweg (1910), 1997
Installation , 300 x 400 cm
dvd, projector

Pour l'installation vidéo Ruurlo Bocurloscheweg, 1910, David Claerbout part d'une ancienne carte postale hollandaise. A première vue, l'oeuvre d'art est constituée uniquement d'une projection agrandie de cette photo documentaire. Ce bout de paysage pittoresque néerlandais fait penser aux peintures des maîtres hollandais des dix-huitième et dix-neuvième siècles. Cependant, le moment 'figé' de la photo est rompu : les feuilles du grand chêne au premier plan bougent légèrement au gré du vent. Claerbout glisse un enregistrement vidéo de la partie supérieure en mouvement de l'arbre encore existant dans l'image immobile d'origine. Ainsi, Claerbout ébranle les frontières entre l'image statique et l'image dynamique, entre le documentaire et la simulation. Il aime faire douter le spectateur de la réalité de ce qu'il voit. La différence entre de 'vraies images réalistes' et des images manipulées est de plus en plus réduite et de moins en moins visible. En même temps, l'artiste veut pousser le spectateur à réfléchir à sa perception du temps : à la manière dont il le perçoit et dont il se souvient des événements. Les événements du passé sont définitivement révolus mais ils continuent d'exister en tant que souvenirs. L'artiste donne vie à ces images et visualise ainsi les sentiments de perte et de récupération du temps perdu. Claerbout permet au spectateur de jeter un oeil sur ce qui est passé pour de bon.