"Il n’y a pas de tyrannie qui ne tente pas de limiter l’art, car elles voient le pouvoir de l’art. L’art peut dire au monde ce qui ne peut être partagé autrement. C’est l’art qui transmet des émotions et des sentiments." 

- Volodymyr Zelensky, Président de l'Ukraine

IMAGINE UKRAINE - Exhibitions

Imagine Ukraine est un projet ambitieux qui aspire à tendre la main au-delà des urgences immédiates, si pressantes soient-elles, et ouvrir la réflexion plus étendue et la perspective à plus long terme que l’avenir requiert. Il est impératif que l’Europe se concentre davantage sur l’Ukraine, sur son caractère concret et sur sa complexité, ses possibilités et ses lignes de vol. Il faut que notre compréhension commune et réciproque aille crescendo.

Initié par le PinchukArtCentre et le M HKA, le projet Imagine Ukraine s’est élaboré avec la participation immédiate de Bozar et du Parlement européen. Il se déroule en partenariat avec le Parlement européen et a pu être réalisé grâce au soutien de la Communauté flamande.

Le lancement du projet s’effectue à travers trois expositions, organisées par Bart De Baere et Björn Geldhof à partir d’œuvres d’artistes ukrainiens appartenant à la collection de la Communauté flamande. Ces expositions se tiendront au M HKA, à Bozar et au Parlement européen. Il s’agit là des points de départ pour l’instauration d’un espace de réflexion sur le passé, le présent et l’avenir de l’Ukraine en tant que partie intégrante de l’Europe. L’exposition au Parlement européen a pour perspective celle de l’artiste en tant que témoin, celle à Bozar, la tension entre les grands récits et la réalité des vies humaines, et celle au M HKA, l’art en tant qu’esprit critique.

(c)Photos: Pat Verbruggen, 2022


Worth Fighting For


Уяви Україну – Маленькі та великі історії / Imagine Ukraine – Small and Big Stories

© Nikita Kadan. Photo: Pat Verbruggen

BOZAR, 6.5-19.06.2022

Imagine Ukraine – Petites et grandes histoires

« L'Europe fait partie intégrante de l’histoire ukrainienne, de même que l’Ukraine fait partie intégrante de l’histoire européenne », écrit Serhii Plokhii. Imaginons cet état de fait.

Cette exposition d’urgence dans la salle du Conseil de Bozar a fait partie d’un triptyque, dont les autres volets se sont déroulés au Parlement européen et au M HKA et étaient partis d’œuvres d’artistes ukrainiens appartenant à la collection de la Communauté flamande.

La perspective de Bozar est la tension entre les grands récits et les moments anecdotiques du quotidien, comme en témoigne l’enseigne de cette exposition, Little House for Giants de Nikita Kadan, dans laquelle une misérable grange est placée à côté d’une forme abstraite et constructiviste. Les Chroniques de Kadan, inspirées de photographies historiques immortalisant des actes de violence sur le territoire de l’actuelle Ukraine, n’illustrent plus cette histoire particulière, mais évoquent une prise de conscience fondamentale de la violence à l’égard des êtres humains.

La petite œuvre d’anti-icônes qu’a léguée Oksana Shachko, cofondatrice ukrainienne des FEMEN, se situe quelque part entre le spirituel et le profane et s’adresse à l’institution qui revendique cette spiritualité : l’église, un acteur clé de la guerre actuelle. En prenant pour thème l’organisation qui joue de toute évidence le rôle le plus crucial en ce moment, à savoir l’armée, Lesia Khomenko relie le regard de l’artiste à l’optique militaire, le regard du tireur embusqué au rôle des images numériques dans la guerre.

Les photographies de Sergey Bratkov montrent d’une part des jeunes femmes sûres d’elle dans la section balistique de l’école militaire ukrainienne et d’autre part, des boxeurs vidés, exténués après avoir gagné leur combat.

Depuis 2012, Anna Zvyagintseva enregistre les sons de manifestations très différentes en Ukraine. Elle les fourre dans une marmite, et crochète/aspire à  une prison contre la corruption : vulnérabilité contre pouvoir autoritaire.

En 2016, la Biennale de Moscou a invité Alevtina Kakhidze, célèbre pour sa couverture de la guerre du Donbas. Elle y a réalisé des émissions d’information quotidiennes qui traitaient d’avenir, de la vie quotidienne à la biennale et de cette guerre à laquelle quasi personne ne s’intéressait.

L’image centrale du projet a été conçue par Nikolay Karabinovych.


COMMUNIQUÉ DE PRESSE


Уяви Україну – Мистецтво як критичне ставлення / Imagine Ukraine – Art as a Critical Attitude

Photo: Pat Verbruggen

M HKA, 06.05 – 21.08.2022

L’art comme attitude critique

L’exposition au M HKA a présenté une scène artistique ukrainienne vivante et vivace, à partir de la perspective de l’art en tant qu’instrument critique.

Nikita Kadan adjoint une étoile soviétique à une sculpture béninoise d’un colonisateur portugais. Dans une vidéo récente, Sergey Bratkov présente son frère, un architecte qui vit à Kharkiv, y mesurant un bâtiment décrépit. Dans l’esprit de Maidan, Davyd Chychkan imagine l’avenir de sa société et prend pour ce faire comme point de départ les forces de la République populaire d’Ukraine qui a existé de 1917 jusqu’à la victoire soviétique en 1921. Aux couleurs, aux symboles et au patrimoine de l’Ukraine, il entremêle le noir de l’anarchisme pour incarner un avenir antiautoritaire, le rouge du socialisme, pour une société égalitaire et le violet du féminisme pour un horizon culturel progressif. Avec sa peinture murale Landscape with StaffageAnna Scherbyna signe le pendant de l’oeuvre précédente.

Le projet s’articule également autour de See Ukraine, un programme filmique présentant des vidéos de jeunes artistes ukrainiens qui mettent en lumière des questions concernant l’identité et la relation au passé et à l’avenir. Le programme est introduit par la chanson Obiymy [Embrasse moi] de Svyatoslav Vakarchuk et de l’Akustikos Art Group récemment filmé dans les ruines du Palats Pratsi (le palais des travailleurs) à Kharkiv.

De l’autre côté de la bibliothèque, on peut voir la contribution à l’accent ludique d’Alevtina Kakhidze, Le projet le plus commercial, dans lequel l’artiste interroge les notions de valeur, de matérialisme, de propriété et de consommation en imitant des vêtements qui lui plaisent et en les vendant ensuite aux prix de vêtements en boutique.


Nikolay Karabinovych a réalisé l’image de la campagne promotionnelle d’Imagine Ukraine.


COMMUNIQUÉ DE PRESSE


Уяви Україну – Митець як свідок / Imagine Ukraine – The Artist as a Witness

(c)Photo: Pat Verbruggen

Parlement Européen, 06.05–21.08.2022

Imagine Ukraine – L’artiste en tant que témoin

« L’Europe fait partie intégrante de l’histoire ukrainienne, de même que l’Ukraine fait partie intégrante de l’histoire européenne », écrit Serhii Plokhii. Imaginons cet état de fait.

L'exposition au Parlement européen a proposé aux visiteurs de découvrir l'Ukraine. L’Ukraine est l’un des centres où ont éclos les premières avant-gardes et continue à ce jour à être une scène artistique et intellectuelle vivace et bouillonnante.

Le Parlamentarium est le lieu idéal pour une telle entreprise, car il s’agit d’un espace de rencontre entre parlementaires et citoyens européens. Les citoyens dont la participation est essentielle.

Cette exposition d’urgence fait partie d’un triptyque, dont les autres volets se déroulent à Bozar et au M HKA et partent d’œuvres d’artistes ukrainiens appartenant à la collection de la Communauté flamande.

Le journal visuel d’Alevtina Kakhidze, qui a décidé de rester à Muzychi, à 40 kilomètres de Kyiv, symbolise la manière très directe dont l’art est en mesure de réagir à l’actualité.

L’exposition présente un dialogue entre le caractère direct et un fondement historique plus profond. Les deux sphères ont besoin de témoins.

D’une part, il y a le moment formateur de la révolution de Maidan, comme le montre la photographie d’Olexandre Burlaka, où les canons à eau génèrent un arc-en-ciel ; d’autre part, il y a la complexité de l’histoire, comme dans les éléments de réflexion de Nikita Kadan à propos des territoires précédemment conquis par la Russie.

La réalité actuelle – le pain pétrifié de Zhanna Kadyrova ; le soldat lambda dépeint par Lesya Khomenko – est liée à l’histoire de la destruction par le système soviétique, telle que l’évoque Nikita Kadan.

Dans la série « École italienne », Sergey Bratkov a confronté des mineurs d’âge d’une prison pour jeunes à l’histoire chrétienne du jeu de la passion, une tradition qu’ils ne connaissent plus.

En dehors de l’espace d’exposition proprement dit, il y a Eurotel, créé par Bratkov pendant le Championnat d’Europe de football UEFA 2012 : la finale était un match organisé conjointement par la Pologne et l’Ukraine.


COMMUNIQUÉ DE PRESSE